HANSARD
NOVA SCOTIA HOUSE OF ASSEMBLY
SELECT COMMITTEE ON
ESTABLISHING AN
ELECTORAL BOUNDARIES COMMISSION
Tuesday, November 22, 2011
TRURO, NOVA SCOTIA
7:00 P.M.
Printed and Published by Nova Scotia Hansard Reporting Services
SELECT COMMITTEE ON
ESTABLISHING AN
ELECTORAL BOUNDARIES COMMISSION
Hon. Ross Landry (Chairman)
Mr. Gary Ramey
Ms. Michele Raymond
Mr. Leonard Preyra
Mr. Jim Boudreau
Hon. Michel Samson
Mr. Andrew Younger
Hon. Christopher d'Entremont
Mr. Keith Bain
[Ms. Michele Raymond was replaced by Ms. Pam Birdsall.]
WITNESS
Fédération Acadienne de la Nouvelle-Écosse (FANE)
J. Ronald Robichaud, President
In Attendance:
Ms. Kim Langille
Select Committee Clerk
Ms. Moira MacLeod
Report Writer
TRURO, TUESDAY, NOVEMBER 22, 2011
SELECT COMMITTEE ON
ESTABLISHING AN ELECTORAL BOUNDARIES COMMISSION
7:00 P.M.
CHAIRMAN
Hon. Ross Landry
MR. CHAIRMAN: I will now call this meeting to order. Welcome, everyone. I will just take a few moments. Mr. Robichaud, you are there and I'll just say a few things. I have to say the safety features; the exits are there, in case there's a fire. It's not likely that there's going to be a fire but if there is, that's the way you want to go.
One of the other key things is that this is a public hearing so everything you say is recorded and your word will be a matter of record. I'm going to have the group here introduce themselves so that you know who you are speaking with.
[The committee members introduced themselves.]
MR. CHAIRMAN: I will also say to make sure that you state your full name into the microphone and we'll all do the same. Speak right into it and be clear, if you can. Thank you. You may proceed, sir.
MR. J. RONALD ROBICHAUD: Merci beaucoup. Mon nom c'est Joseph Ronald Robichaud. Je suis Marcel Ronald Robichaud, parce que tous les hommes dans ma famille sont appelés Joseph, parce que c'est une famille très religieuse, et puis, on n'est pas capable de se distinguer comme ça.
Je voudrais vous remercier pour m'avoir ici ce soir, vous n'avez personne? De nada personas? No habla? Commensar?
Spanish doesn't work either?
No, okay.
Lo siento, por favor.
Merci beaucoup. Je suis très fier d'être ici ce soir, de vous parler à l'égard des inquiétudes qu'on a, que les critères, pour établir ce Comité qui va regarder comment les discussions vont se dérouler, pour établir les circonscriptions dans la province.
J'ai élevé ma famille ici, à Truro, dans une communauté anglophone. Je suis encore le président du Centre communautaire francophone, ici à Truro, qu'on a commencé en 2007, et puis, avec une petite école. Je suis très inquiet de la première chose, que les chiffres qu'on utilise pour établir dans les régions, pour les groupes minoritaires, c'est Statistique Canada et je comprends que c'est ça qu'on a besoin d'utiliser, mais, j'ai une inquiétude et j'ai parlé à plusieurs gens à l'égard de ceci, qui ont aussi une inquiétude, parce qu'on a une école ici avec 230 élèves, avec beaucoup d'élèves qui viennent. On sait qu'on n'a pas 50 p, 100 des ayants droit qui peuvent aller à une école acadienne. On a beaucoup des Acadiens, des francophones, qui vont à des écoles d'immersion, des écoles anglophones, parce qu'ils ont des amis là, c'est leur droit d'aller aux écoles qu'ils veulent. Mais, Statistique Canada nous dit que, dans le comté de Colchester, qu'on a 1 500 personnes qui s'expriment en langue française. Puis, si on a tant d'élèves dans les écoles, je ne comprends pas la manière qu'ils ont répondu au sondage de Statistique Canada - ne répond pas bien à combien d'Acadiens francophones qu'on a dans le comté.
C'est une inquiétude, parce que j'ai commencé mon devoir à créer un centre communautaire ici en 2007, c'était après le Congrès mondial acadien. Puis, pour le Congrès mondial, on a commencé ça en Nouvelle-Écosse, avec une messe à l'église catholique, ici à Truro. Puis, j'ai eu un évêque français, Bishop Champagne, qui est venu, puis notre église tient 500 personnes. Puis quand on a eu la messe, on avait 35 femmes et puis des hommes qui chantaient en français. On avait plus que 500 personnes qui on participé à la messe pour le lancement pour le Congrès mondial acadien, ici en Nouvelle-Écosse.
Puis, s'il y rien que 1 500 personnes dans le comté, je ne comprends pas où ces personnes étaient, parce qu'ils parlaient tous français. Donc, pour moi, c'est une inquiétude. C'est pour ça que moi, je suis très heureux que vous êtes venus nous voir ici à Truro parce qu'ici, les Français, c'est un groupe très minoritaire. Puis, pour moi, pour établir les critères, pour établir ce Comité ici, c'est très important qu'on aille dans les régions acadiennes pour que les personnes acadiennes aient une chance de s'exprimer. Parce que vous voyez, ici là, dans notre communauté, il n'y a pas grand personnes qui viennent. C'est une communauté anglophone, les francophones ne se présentent pas. Ils sont minoritaires. On a sûrement beaucoup de francophones qui sont des Acadiens ici, des francophones ici, qui ont des entreprises, mais ils ne veulent pas que les gens le savent, parce que ça va peut-être leur faire du tort. Donc, quand on parle des groupes minoritaires, on ne parle pas juste linguistique et culturel. On parle qu'ils n'ont pas une fierté de s'exprimer en français, et pour moi ça, ça c'est important dans ces jours. Ça ne devrait pas être comme ça.
C'est très important que les critères pour établir ce comité ici, c'est qu'il y ait des francophones sur ce Comité-là. En somme, si on en a deux, ça serait extrêmement bon, parce qu'ils pourraient présenter le point de vue des personnes de la communauté. On voudrait aussi qu'il y ait des présentations faites dans les communautés acadiennes. Les communautés rurales, on a 10 régions établies qui sont des communautés acadiennes, ici, à la province. Neuf sur 10 sont rurales. Pour que les gens-là déménagent pour aller à une plus grande ville pour présenter à un comité, c'est très difficile pour eux. Ils ont des familles, du travail et des responsabilités. Ça coûte cher pour eux. Il y en a d'eux qui n'ont pas vraiment les moyens. On sait que dans la ruralité à la province, ici, beaucoup de nos gens acadiens sont pauvres. Pour nous là, ça serait très important que le Comité va voir dans les communautés pour avoir, vraiment, un bon rapport avec les personnes-là, pour entendre leurs inquiétudes, et puis, l'autre chose, c'est qu'on a un procès ici, à la province, qui marche très bien, parce qu'on a une représentation dans la Législature provinciale, ici, qui répond aux besoins de la communauté, parce qu'on a des personnes là qui sont acadiennes, qui répondent pour les besoins des communautés acadiennes, et puis qui connaissent les communautés, et puis qui connaissent les personnes et ils sont capables de répondre quand quelqu'un parle, ils sont là et ils savent.
On a vu aujourd'hui qu'il y avait un Monsieur Kevin Lacey qui a parlé, il représente le Canadian Taxpayers Federation. Il dit qu'il ne devrait pas avoir de représentation des communautés acadiennes ni les communautés africaines noires. C'est une personne urbaine, qui ne comprend pas bien la richesse que la culture acadienne francophone apporte à la province. Aussi que, beaucoup des personnes dans la communauté acadienne et francophone apportent un appui financier aussi : ils gèrent des entreprises. C'est un bénéfice pour la province d'avoir des groupes minoritaires qui font partie de la province, qui sont des gens qui ont une fierté d'être acadien.
Pour moi, la province n'a rien à perdre, de développer et supporter les communautés acadiennes et francophones ici à la province. Pour moi, c'est très évident que c'est une bonne chose. On n'a pas besoin de le dire, mais on ne devrait pas en avoir besoin, mais c'est évident qu'on a besoin de le dire, parce que sans nos représentants dans la maison de l'Assemblée, on n'aurait personne qui parlerait pour les Acadiens et les francophones.
J'étais vice-président de la Fédération des parents acadiens, et puis on avait une rencontre avec notre ministre du jour, puis le CSAP était prêt à présenter et les School Board Associations étaient là et il y avait un gars là, un bonhomme, je suis certain, du Cap-Breton, et puis il a dit, si tu penses que moi je vais supporter que des financements aillent aux communautés acadiennes, à part que ma communauté au Cap-Breton, je vais te dire une autre chose. J'ai dit M. le Ministre, je pense qu'on a fini ici aujourd'hui. Si on ne peut pas s'accorder, qu'il y a des besoins dans les différentes communautés qui sont différents d'une à l'autre, si on ne peut pas faire ça, et comment est-ce qu'on va travailler ensemble? Parce que les communautés ici sont différentes. On parle que les communautés acadiennes, c'est une langue. Ce n'est pas une langue. Dans les régions de la Nouvelle-Écosse, Chéticamp est une communauté qui a été établie après la Déportation. On sait qu'à Pubnico, c'est une communauté qui a été établie en 1600, puis le monde a vécu là toujours depuis.
Ç Truro, ma famille était ici dans les 1700. Mon ancêtre était le député qui représentait la communauté acadienne ici, à Halifax, pour le gouvernement anglais du jour. On voit que quand les personnes pensent que ça ne vaut pas la peine d'avoir des représentants francophones dans la Législature, qu'on est « back » dans les années 1700 où est-ce que c'était difficile d'avoir une représentation au gouvernement, et puis on a vu en 1755, qu'est-ce que ça voulait dire. Puis ma famille a été vivre avec les Autochtones l'hiver de la Déportation.
On sait que dans ces temps-là, c'était difficile, mais je vous dis, le Comité, que, la communauté à Chéticamp s'était établie après la Déportation, mais les communautés acadiennes vivent encore la Déportation. Ç tous les jours, parce qu'on est épanoui partout dans la province. De Pomquet à Pubnico, il y en a 10 des régions, et puis il y en a d'autres des communautés qui ont beaucoup de francophones, qui ne sont pas représentées. C'est très important que c'est par ces groupes-là, ils ont quelqu'un qui dans une circonscription, représente les communautés acadiennes, les plus grosses, qui ont vraiment une chance de s'exprimer, que quelqu'un parle pour eux à la Législature.
MR. CHAIRMAN: Thank you. Mr. d'Entremont.
HON. CHRISTOPHER D'ENTREMONT: Merci beaucoup, Ron. C'est bon de te voir ce soir. Je me demandais une question sur la FANE elle-même, pour commencer. La FANE est la Fédération d'associations membres. Combien est-ce que la FANE a de membres? Pas de membres, mais d'associations membres que la FANE représente?
MR. ROBICHAUD: Moi, je suis le président du Centre communautaire francophone ici à Truro, mais je suis élu le président de la Fédération acadienne de la Nouvelle-Écosse, et puis, la Fédération acadienne, ça fait une quarantaine d'années qu'elle travaille ensemble. Mais ce qui est spécial de la Fédération, c'est qu'il y a 29 associations membres. L'Université Sainte-Anne en est une, le CSAP, le Centre communautaire de Truro en est une, l'Association des femmes acadiennes, l'Association de la jeunesse, les Juristes d'expression française de la Nouvelle-Écosse, il y a 29 de ces associations. Chacune de ces associations-là ont des exécutifs, ils gèrent des besoins provinciaux, dans toutes les régions de la province. C'est très spécial. Ç la FANE, on a une équipe qui est une coopérative financière. On a notre propre CA, « Chartered Accountant » en anglais? Puis on écrit toutes les demandes et les chèques et on fait tout les comptes pour faire sûr que les petites associations ont des bonnes ressources financières, et puis on fait ça pour qu'est-ce que ça coûte. C'est comme quatre pour cent de leur budget. Donc, on ne fait pas ça pour faire de l'argent, on fait ça pour apporter un service à nos communautés dans toutes les régions, pour faire sûr que tout est aussi bien fait que possible. Donc, à la FANE, à la Fédération acadienne de la Nouvelle-Écosse, on travaille pour tous les Acadiens de la province. Ils ont fierté que la FANE va les représenter, ou seulement un Acadien du Nouveau-Brunswick qui vit à Truro, ici, qui a élevé ses enfants dans les écoles anglaises, ils m'ont élu comme président l'année passée, pour faire mon tour.
MR. D'ENTREMONT: Pour deux ans, au moins.
MR. ROBICHAUD: Pour deux ans. Oui, aux deux ans.
MR. D'ENTREMONT: On parle souvent des trois députés acadiens, mais vraiment, ces trois députés acadiens, qui représentent des régions acadiennes, il y a aussi d'autres régions acadiennes. Donc, je te demande la question, comment est-ce que les trois députés ou les trois régions peuvent représenter tous les Acadiens de la Nouvelle-Écosse? Comment est-ce que ça travaille? Où trouves-tu comment est-ce que ça travaille?
MR. ROBICHAUD: C'est une très bonne question. Ici, à Truro, avec notre école acadienne, on est dans la même circonscription que Pomquet. Puis, Pomquet a une école acadienne, puis on gère un représentant sur le conseil du CSAP qui vit à Pomquet. Je ne l'ai pas encore rencontré, je n'ai pas eu l'occasion. Ça veut dire que, parce qu'on est épanoui partout autour de la province, dans nos régions, il faut qu'on aille parler à quelqu'un ici qui est anglophone, si on veut avoir une représentation dans la Législature provinciale ou fédérale.
C'est qu'il y a beaucoup de régions acadiennes, des communautés acadiennes ou parce qu'elles sont isolées et elles sont accoutumées de ne pas avoir un appui. C'est dommage, et puis, ils n'ont pas confiance que leurs voix vont valoir et on est très fiers d'avoir nos trois représentants acadiens dans la Législature. C'est certainement vrai qu'ils ne peuvent pas, physiquement, aller voir toutes les communautés et présenter tous les besoins de toutes les communautés, parce qu'on en a 10. Une est Halifax, mais on a Pomquet, on a Isle Madame. Tu sais, l'Isle Madame, c'est une ancienne région acadienne, qui a un historique très spécial. C'est là depuis Louisbourg. Les Américains apportaient leurs bateaux à Arichat, qui était un village anglais, ils mettaient les choses dans le bateau français, et puis ils vendaient ça à Louisbourg, c'était le commerce du jour. Les lignes anglaises-françaises, quand ça vient au commerce, ça n'existait pas. Le commerce se fait à tous les jours, comme ça se fait aujourd'hui. Pour nous, dans les communautés acadiennes, c'est très difficile d'avoir seulement? on a trois, on est fiers de nos trois, parce que nos régions de Clare et puis d'Argyle, ce sont des régions et communautés différentes. On a des représentants dans ces communautés-là. Un des gros défis qu'on a à la province, dans nos communautés acadiennes, c'est que les Acadiens ne se connaissent pas un à l'autre dans les régions, parce qu'ils ne sont pas capables de se déménager. Il faut qu'ils gagnent leur vie.
Ç la FANE on a un Conseil jeunesse provincial et les jeunes on est capable de les partager, parce que dans les écoles là, on a une capacité de faire ça. Les jeunes se connaissent, mais les parents, les grands-parents ne se connaissent pas si tant. C'est un grand défi pour nous, seulement qu'on ait trois. Si on perdait seulement un de nos trois représentants, ça serait un grand dommage. Ça serait un défi pour la communauté pour longtemps. On voit que quand on parle à des personnes urbaines, ils ne voient pas qu'il y a un besoin qu'on soit représenté. Incroyable. Vous parlez que tout le monde parle anglais, « well », c'est vrai. Au jour, toutes les écoles, il y des cours en anglais. Mais, moi-là, ma mère a été élevée en français et j'étais au grade 11, grade 12 avant avoir appris à s'exprimer en anglais. Nous autres-là, c'était le français à la maison. Puis, dans la communauté, elle ne pouvait pas rencontrer des gens, elle ne pouvait pas parler. C'est un gros défi quand les communautés ne se connaissent pas.
MR. CHAIRMAN: Thank you. Does anyone else have a question? You mentioned that Mr. Lacey had some points and I couldn't help but listen to some of the interesting perspectives you gave on the Acadians. Should that same offer be extended to the African Nova Scotian and to the First Nations peoples because of their population disproportion? Is it an unfair advantage to one group versus another? I don't say that to take a position one way or another, I just threw it out because you did raise the point in opposition to what Mr. Lacey was saying and I understand why you're saying it and how it touched you. I took the sense that it emotionally touched you and I think, hopefully I'm making the right assumption, if I heard the interpretation.
MR. ROBICHAUD: C'est certainement vrai que dans les communautés acadiennes, on a beaucoup de liens avec les Autochtones, et certainement, parce qu'on était ici en 1700 et puis je peux vous dire que quand ma famille est venue ici en 1700, en 1630, ils ont apporté des hommes. Il n'y avait pas de femmes dans les premières années, et on sait que dans les famille, on est marié avec les Autochtones, il n'y a pas de question à l'égard de ça. J'avais une ancêtre, de 1744, elle a emporté ses 50 autochtones et elle a fait la guerre après les Anglais à Port-Royal et le Roi de la France lui a donné 500 livres d'argent pour payer ses dépenses. Parce qu'elle était mariée avec le chef des Autochtones au Nouveau-Brunswick. On sait que les liens avec les Autochtones et les Acadiens, c'est très bien.
Quand j'ai fait ma messe, ici, en français, à l'église catholique, j'avais une madame et des gens de la communauté autochtone qui sont venus faire leurs prières en mi'kmak. Donc, les Acadiens et les Autochtones, on a une grande histoire et ici, à Truro et dans les régions, puis je sais, dans les autres régions de la province, c'est que c'est toujours comme ça. Mais la communauté acadienne, on appuie tous les gens des différentes nationalités et puis certainement, la communauté acadienne francophone appuie la communauté afro-canadienne. On a beaucoup d'amis dans ces communautés-là et puis on travaille très bien ensemble. On connaît ce que c'est d'être en minorité. On sait ce que c'est d'être assez pauvre, qu'il faut que tu donnes à des communautés pour que tout le monde survive.
Dans ma famille au Nouveau-Brunswick, on prenait une partie de tout ce qui était récolté de la ferme et on donnait une partie de ça, à toutes les années, aux groupes autochtones, pour qu'ils survivent l'hiver. Donc, la FANE à l'Acadie, on supporte nos autres minorités à la province, parce qu'on pense que c'est des peuples qui ont une histoire, un historique très fier, et puis aussi, comme minoritaires, ils ont des besoins pareils comme nous.
MR. CHAIRMAN: Thank you. Mr. Ramey.
MR. ROBICHAUD: Bienvenue.
MR. GARY RAMEY: Merci. Bonsoir. Je ne parle pas français bien, je voudrais parler en anglais s'il vous plaît.
MR. ROBICHAUD: Pas de problème.
MR. RAMEY: As it would take me a long time to say what I want to in French but I apologize for that, I'd like to speak in your language. I was interested in a comment that you made during your remarks about - it didn't come across that you were suggesting discrimination but you did suggest that people in the Acadian community, francophones, sometimes do not want to admit that they are francophones because they ostensibly feel that that is something that would impact negatively on perhaps doing business or whatever. Could you just elaborate on that?
I'm assuming, as a Nova Scotian who was born here and raised here - on the South Shore, as a matter of fact, near Bridgewater - I was not aware that that would be something, that today, would still be something that would be of concern. That's why I'm interested to hear what you say about that. You certainly may answer in French, if you wish; I'll listen to you in French.
MR. ROBICHAUD: C'est un point très intéressant, parce que, pourquoi que les personnes qui sont françaises acadiennes voudraient pas que les autres le sachent? Pour moi là, j'ai fait une maîtrise en éducation de l'Université Sainte-Anne, l'Université de Moncton et puis l'Université Saint Mary's et sur les personnes de pouvoir dans les communautés acadiennes, qu'est-ce que c'était qu'ils ont fait pour leurs communautés? Comment est-ce que les communautés acadiennes se sont développées et puis épanouies et supportées, l'une à l'autre? J'ai trouvé, dans les temps anciens, ils avaient une fierté d'être acadiens.
Moi j'enseigne, ça fait une vingtaine d'années, au Collège communautaire à Dartmouth. J'enseigne des programmes d'entreprise, l'économie et puis la loi et des programmes comme ça et j'enseigne tout ça en anglais. J'enseigne avec des gens qui sont des Acadiens, des régions rurales de la province, qui ont des noms français, et j'en ai dit à un gars là, à ton âge-là, comme moi, tu parlais français à ta maison. C'est pas possible que tu ne parles pas français. Il m'a répondu en français « Certainement! » J'ai dit : « Ça fait 10 ans que j'enseigne avec toi et puis tu n'as jamais, une fois, utilisé un mot français. Personne que tu travaille avec, pour 30 ans, sait que tu parles français. » Qu'est-ce qui se passe? Comment ça se fait? Il dit : « Je ne veux pas me faire distinguer, je ne veux pas me faire séparer, je ne veux pas me faire diminuer. Si je voulais appliquer pour un poste, et puis ils savent que je suis français, je ne l'aurais jamais. » C'est une vérité.
Un de mes amis, c'est un archevêque à Halifax. Son nom était Austin Bourque. Tu le connais Chris. Tu le connais bien.
MR. D'ENTREMONT: Je le connais bien. Je le connaissais bien.
MR. ROBICHAUD: Tu le connaissais bien. Il est juste mort un mois passé. Toutes les personnes dans le diocèse, tous les hommes, toutes les personnes dans l'église catholique au Canada, pensent que son nom était Austin Burke. Il m'a dit, personnellement, à la fin de sa vie : « Si les gens avaient su que j'étais Acadien, je serais jamais devenu archevêque. Ça n'aurait jamais été possible. »
Mon oncle était archevêque à l'Université de Moncton. Moi, j'étais dans le séminaire là, quand j'étais jeune, bien, je n'ai pas resté là, il y avait d'autres intérêts. Il a travaillé beaucoup fort pour établir l'Université de Moncton et puis je peux vous dire que seulement dans l'église catholique, qu'il y avait des grands débats avec les prêtres des autres nationalités, qui ne supportaient pas que la communauté acadienne ait un diocèse et des prêtres français pour gérer notre communauté française.
En somme, aujourd'hui, on a un prêtre et un diacre à Halifax qui parlent français, dans le diocèse d'Halifax. Mais notre archevêque, Mancini, m'a parlé la semaine passée et puis on va offrir des cours aux prêtres pour apprendre le français pour donner aux communautés, et pour commencer à être servies dans leur première langue.
Donc, à tous les coins, on essaie de supporter nos minorités pour se développer, mais, c'est dommage que, ici, à Truro, je sais des personnes qui sont acadiennes. Mais, ils gèrent des entreprises. Ils ne veulent pas que les gens le savent. En somme, notre ministre d'Agriculture, son garçon m'a dit : « On vient d'Angleterre, nous autres-là. On n'était pas francophones. » Ils ont été de France en Angleterre et puis ils sont venus au Canada de l'Angleterre là, mais, je ne vais pas dire ça en public. Je ne veux pas lui causer des problèmes. Ce n'est pas mon devoir et puis je veux supporter les personnes qui ont une fierté d'être acadien, mais je voudrais que tout le monde ait une fierté de parler français et d'être acadien. Mais si je te parle en anglais, vous allez savoir, ou pas savoir, que je n'ai pas d'accent en français. Parce que moi j'ai géré des compagnies de construction industrielle et dans mon temps, si tu parlais avec un accent français et tu gérais une compagnie industrielle de construction, ça marchait mal. Puis, des personnes qui me donnaient des problèmes là, fallait que tu les sacres une autre fois, prends le chemin. Puis on a gérer notre compagnie pour une vingtaine d'années, on a bien fait, on avait des compagnies de photographie aussi, au Nouveau-Brunswick et en Nouvelle-Écosse, mais, pour avoir un accent en français là, ça, ça ne marchait pas. Il fallait que je développe mon anglais, que je n'aie pas d'accent, pour être capable de gérer une entreprise. C'est dommage, dans ces jours, qu'il faut faire ça, c'est incroyable vraiment. Je suis désolé.
MR. D'ENTREMONT: I'll do this in English, it's further information to what Ron is saying.
The reason in, a lot of our Acadian regions, that you'll find this very same sentiment, that a lot of them have become Deveaux, have become Burkes, have become something other than what their name would actually allude them to be. It's really from the history of 250 years ago, when the Acadians were allowed to come back to Nova Scotia, to Acadia at the time, they didn't want to stir up the water. So they stayed in their little communities, they basically went into each other; they sort of hid in the wilderness for a lot of the time.
As they started to grow, as our communities started to grow, as they went out into the world, they didn't want to stir up any water there, so culturally, they have become really very timid, very proud of what they are but realizing they don't want to stir up anything. Even to a point when you talk to some of my friends, some of my older friends, down in Yarmouth County, that it wasn't so long ago - in the 1960s, maybe the 1950s - where in some of the storefronts that you would see that French Acadians need not apply for the jobs that were available there. That's not that far, that's in a memory.
The best example that I have is something that happened in church this weekend. Many of you know - maybe you don't, depending if you're Catholic or not - that there's going to be a new missal, so there's going to be a new way of doing the Mass in the Catholic Church starting in December, starting pretty soon. So the French missal is not going to be ready for a while, but what the priests are now asking is, to make some changes in how the Mass is being conducted. So he's trying to tell the folks exactly, you know, here's a couple of changes, here's how you're going to bow, here's a few of those changes.
Well, some of the people got right upset, that they were trying to tell them what to do, because in the Acadian world, in the way that they're ingrained and the way their culture is, is that, if you're telling me to change something, it means I was doing something wrong in the first place. So it fits into that cultural issue, that they didn't want to stir anything up, so that's why they're, in some cases, were ashamed for a long time to be French speakers, and that just sort of goes with what Ron was trying to convey as well.
MR. CHAIRMAN: Mr. Younger.
MR. ANDREW YOUNGER: Thank you, Mr. Chairman. I'm going to try this in French but if you don't understand, I won't be offended and I'll say it in English.
J'habite à Dartmouth et beaucoup d'Acadiens habitent à Dartmouth et ce n'est pas un député spécial, pour les Acadiens qui habitent à Dartmouth. Donc, est-ce que c'est vrai? Les trois députés de l'Assemblée représentent tout les Acadiens et Acadiennes dans la province?
MR. ROBICHAUD: I'll answer in English and then you can see that I don't have an accent, except I learned to speak English in Newfoundland, so I do have a bit of a Newfoundland accent. (Laughter)
MR. YOUNGER: A Newfoundland Acadian.
MR. ROBICHAUD: It is interesting that, because we consider Acadie to be all of Atlantic Canada and parts of Maine and at our next Acadian Congress, we are actually including Maine and the Acadians who went to Québec, because we consider ourselves one people. It's very interesting because the three representatives that we have aren't the only ones in the Assembly that speak for the Acadians. It's like our gentleman here, who really has no understanding of rural Atlantic Canada, or rural minorities, and especially the Acadian francophone population, who really doesn't have a sensibility. It's difficult if you don't work in that domain and get to know those people, to develop that facility and that sensibility, because if you're not of that culture, they don't have a comfort and they won't talk to you. They will never express what they really feel and it's only when you get to know them that you really get to understand.
You know, I sat on the historical society here for Truro and there was a wonderful bagpiper and he was a retired teacher and his name was White. I said we need to have a chat because there are no Whites. The Whites are all - they changed their name, they stayed in Cape Breton and they hid during the deportation and they were all LeBlanc. He said that's not true and I said, my son, you need to go talk to your grandmother. He came back a couple of weeks later and he said, my gosh, you were right, we're Acadian. He said, I didn't know I was Acadian.
I just found out two weeks ago when I visited my cousin, who doesn't have to show a band card, that my grandmother was First Nations. It was so looked down upon, that they did not document it in the church records, even though if you married a First Nations woman, she was called a "savagesse", a savage woman, but that was in the day, how it was done, but certainly, in today's generation, people were ashamed to say that they had First Nations ancestry. I'm very proud to have some First Nations ancestry, especially because I just found out. I thought it was really odd but it turns out that my grandmother was First Nations in New Brunswick. So that would be Maliseet, I think, so you know, very interesting.
To specifically answer your question, how do we represent a people? Certainly, we think we're being well represented by the government of the province today. It certainly helps us when we have elected representatives from our major Acadian regions. It certainly is a big challenge for me in Truro. I can tell you that I've become active in the Acadian and the francophone issues in the last several years here in Nova Scotia, and in my region in Truro, it's now well known, I'm out of the closet, okay? I've had friends and colleagues that I've worked with for 40 years in Nova Scotia who no longer talk to me. (Interruption) Yes, those days are over and I mean you have to face the reality, if that's where they are, then that's where they live and I'm just going to have to live with that.
I can tell you that it does make life more difficult and it does make your social interactions in the town that you've raised your children in very difficult. It's sad, you know, I'm not upset about it, I'm not mad about it, but I'm sad. I don't know how to say that in English, to express myself, but the reality is, like, it's in your face and you go, oh my gosh, how can this be today? So, you know, and I think about my children and my daughter, she went to Université Sainte-Anne for the first time to take a course and she called up and the first thing she said - she was down at Church Point - it's the first time I feel at home. You know, it's a very sad testament that in today's culture in Nova Scotia today, that minorities don't feel comfortable and that they don't have this level of inclusion that they feel included in the community.
I've expressed to you that the African-Canadian society, cultures in Nova Scotia, we have a great sympathy with. At the community college we have a Black coordinator, his name is Archy Beals - he calls me Uncle Ron and I call him Cousin Archy. People say, you guys aren't related - Ron, you're not African-Canadian and I go we're in the brotherhood of man, so of course we're related.
We have words for that in French but we have sympathy for our minorities and we certainly have a lot of empathy for what they have to deal with. I can tell you that in Truro, 20 years ago, when my children were going to school, there wasn't one Mi'kmaq person who worked in any business in Truro, not one. They were not welcome, do not apply.
Thirty years ago, when my friends who are in their 70s now, 30 and 40 years ago, they had to sit upstairs in the theatre, they couldn't sit downstairs. So segregation is not that far behind us, it's a sad day.
MR. CHAIRMAN: Thank you very much. Are there any other questions?
Very enlightening, very interesting overall and I thank you very much for coming.
MR. ROBICHAUD: C'est mon plaisir.
MR. CHAIRMAN: Madam, I see that you're here and welcome. Would you be interested in speaking?
MEMBER OF THE AUDIENCE: I hadn't intended to speak, no. I thank you very much.
MR. CHAIRMAN: You're welcome to and I just extend the offer, that's it. Thank you very much.
We will take a five-minute recess, then we'll reassemble and if there's nothing new, we'll make a decision at that point.
[7:57 p.m. The committee recessed.]
[8:09 p.m. The committee reconvened.]
MR. CHAIRMAN: I will now call the meeting back to order. Thank you very much. I do not see anyone else coming at this late hour, the roads at this time of night, if anybody's going to commute I don't see the need to sit and wait for 20 minutes. If someone was coming, I would suspect that they'd be here. If I have a consensus - Mr. Younger.
MR. YOUNGER: I don't know if you need a motion but I'd move to adjourn.
MR. CHAIRMAN: I don't think we need a motion but we accept it and I say thank you and we'll call it an evening.
This meeting is adjourned until tomorrow afternoon at 3:00 p.m. at the Civic Centre in Port Hawkesbury, thank you.
[The select committee adjourned at 8:10 p.m.]